Qu'est-ce que être un bon scénariste ?

Depuis quelques semaines, une problématique tournant autour d'un thème précis me trottait dans la tête, finalement, j'ai eut l'idée de la transformer en topic de débat, car je la trouvais assez intéressante pour la partager et avoir les opinions, avis et point de vue de chacun.

Pour vous, qu'est-ce qu'un bon scénariste ? Quel qualité doit-il avoir ? Quel relation il peut-il entretenir avec d'autre artiste ?

On remarque que beaucoup de membres des forums de manga amateur s'oriente plus vers le scénario que le dessin, à quoi cela est du ? Est-ce une erreur ?

En gros, cette problématique tente de poser une définition non exhaustif au mot "scénariste", question qui dans ce forum me semble importante car certains veulent le devenir. J'espère avoir de bon retour intéressant sur cette question, et qu'il m'aidera à mieux comprendre ce que doit être un bon scénariste :p .

Bonjour.

Je souhaite devenir scénariste donc je vous donne ma propre définition.

Pour moi un bon scénariste doit savoir exploiter toutes les idées au mieux (comme un humoriste cherche toujours le bon angle pour un sketch). Car pour moi, ce n'est pas avec une seule histoire qu'on peut véritablement se dire scénariste.
Il doit être assez organisé et vif pour jongler d'une histoire à l'autre sans avoir les restes de la dernière et pouvoir augmenter son nombre de projet, très curieux pour toujours cultiver son imagination, patient et être toujours à l'affut de la moindre idée (les idées arrivent le plus souvent quand on est pas entrain d'écrire. Voir : joie du petit carnet de bord ^^).
Biensur je ne parle pas encore des qualités d'écritures qui s'acquièrent beaucoup au fil du temps.

Par contre je ne vois pas très bien de quoi tu veux parler par 'les relations qu'il peut entretenir avec d'autre artiste', si on parle de dessinateur, selon moi il doit toujours en être à la recherche (qui correspondent à ses histoires et ses envies) et ne dois jamais se montrer au dessus de lui, ils auront une importance égale pour le projet.

Après pour les membres qui se consacrent aux scénarios plutôt qu'aux dessin, je ne pense pas que cela soit une erreur mais un choix. Personnellement j'ai vite vu que j'avais beaucoup de mal à dessiner et que ça ne m'interressait pas, en tout cas beaucoup moins que l'écriture. Enfin j'essaye de beaucoup m'entraîner pour pas avoir à réclamer tout le temps des dessineuh.
Et comme je l'ai dis plus haut on ne peut pas prétendre être scénariste dès le départ ou avec qu'une ou deux histoires.

Je porte aussi un peu plus d'importance à un projet (de bande-dessinée en loccurence) fais à plusieurs que seul. Je ne dénigre pas ceux qui les font seuls mais je pense que le fait d'être en duo (ou plus) apporte beaucoup : chacun peut se concentrer sur sa partie et donc avancer et cela montre souvent un travail un peu plus approfondi, cela donne de la motivation (soutient mutuel) et le mélange d'idées, une première critique toujours importante. Puis on 'travail' pour quelqu'un, plus pour soi-même. Mais cela demande aussi une entente entre les deux auteurs (confiance), peut être un peu plus de temps qu'un projet fait seul mais surtout, et je terminerais là dessus, un travail régulier de part et d'autre.

Voilà j'espère que vous connaissez maintenant mon avis sur la question, bonne journée et merci de m'avoir lu .

Keops.

Pour répondre à ta dernière question je te dirai que si beaucoup plus de membres se tournent vers le scénario c'est par "facilité", parce qu'il est bien plus aisé d'écrire un scénario que de faire du dessin, cela demande beaucoup moins de travail et de matériel. Après d coup je pense que forcément il y a proportionnellement moins de bons scénaristes qui sortent du lot que de bons dessinateurs.

Moi, un bon mangaka: c'est pas forcément quelqu'un qui sait bien dessiner...eh, oui!

Il faut savoir créer son histoire la rendre intéressante, tout comme elle doit être intelligible.
Benjamin est un dessinateur de merveilles!!! Son talent tout au long de ses BD est toujours très graphique. Mais ses histoires sont à chier, on y comprends le principal, mais on y retrouve pas d'intrigue, pas de suspens ou de rebond.
Après il y a l'inverse, ou je n'ai pas d'exemple en tête. Mais la personne a un dessin très brouillon, voir crade (si, si j'ai déjà feuilleté des BD dont le seul aspect graphique était repoussant, alors que l'intrigue était passionnante et ultra entrainante), mais avec donc une histoire en béton!

Keops n'a pas tord, on est pas scénariste avec un seul scénario, tout comme on est pas mangaka en devenir parce que l'on sait dessiner. Mais il faut toujours faire en sorte que l'image reflète une histoire, c'est plus vivant! (à mon humble avis, tout du moins)
Par contre travailler à deux, c'est à double tranchant. Car, il faut que les deux coéquipiers soient dedans, ensemble. Car avoir de la volonté pour deux, et l'autre plus rien, ça frustre et puis c'est tout!!!

Personnellement, je pense autant aimer écrire que dessiner. Mais il y a simplement des périodes ou je déciderais de favoriser plus un domaine que l'autre.


PS: je suis tombé sur ça il y a une semaine, pour ceux que ça intéresse.
Pixar, règles d'or du scénariste

Edit: ***Envie de meurtre >>> Target : Longshade*** 

Ceux qui aiment vraiment dessiner ne se tourneront pas vers le scénario par facilité mais par envie plutôt de pousser plus loin leur possibilité dans le dessin...
Ceux qui voit la facilité dans l'écriture du scénario sont des d*b*les, car c'est un exercice tout aussi complexe et bien plus long à achever qu'un simple dessin. D'où les guillemets autour du mot "facilité" de ton post Longshade?!

Longshade a écrit:

Après du coup je pense que forcément il y a proportionnellement moins de bons scénaristes qui sortent du lot que de bons dessinateurs.

Je suis tout à fait d'accord avec ça!

C'est vrai que je ne partage pas non plus l'idée que le dessin est plus dur que le scénario ou inversement. Il y a scénario et scénario ^^.
Si pour toi (Longshade) un scénario est juste une 'idée', c'est clair qu'il est facile d'en faire et d'en avoir, bonnes ou pas. Après il y a un coté plus difficile qui consiste à faire aimer ces personnages, dévellopper son histoire, son univers. Puis on peut parler aussi du scénario à proprement parler, l'écriture. Pour la BD il faut bien définir ces pages, faire des images sans dire de choses inutiles, bien définir aussi les personnages, ce qu'ils font etc.
Donc personnellement je pense que ces deux thèmes sont complémentaires et non l'un plus important que l'autre ou plus difficile que l'autre. Car Pongi a raison dans le fait qu'une BD avec un bon dessin mais un scénario plat et sans fond marchera effectivement beaucoup moins bien qu'un dessin plus 'simpliste' avec un bon scénario.
Puis après tout, chaque dessin dégage une histoire propre non  ?

Et pour la motivation Pongi, c'est vrai qu'à deux c'est toujours dur de trouver le bon équilibre entre les deux ^^.

hmm... Je suis étonné que vous n'ayez pas mentionné la notion de rythme.


Être scénariste n'est pas une mince affaire, il s'agit d'inventer une histoire intéressante, captivante, avec des personnages attachants et profonds, une histoire qui suit une longueur linéaire et un développement innovant tout en restant sur ces bases et sa cohérence…

On pourrais résumer le métier de scénariste à cela, car quand on regarde un film, quant on lit une BD que l'on juge bonne, c'est plutôt à cela qu'on voit la qualité de l'histoire. Les qualités évoqués ci contre ne sont pas à la porté de tous, mais certains qui s'en juge les posséder peuvent s'intéresser par la possibilité de devenir scénariste... En faite non.

On oublie souvent qu'un scénariste est avant tout un conteur, un narrateur, avant d'être un inventeur. Vous aurez beau avoir des bon perso, une belle histoire, vous la racontez mal, et votre idée de départ se transforme vite en idée de merde. En faite, bien narré, une simple scène de ménage peut devenir très intense et se faire passer pour une scène épique de bataille Waterlooienne (de quoi ravir les féministes !), exemple avec les petits plat facile by hana.

On pense souvent qu'il est plus facile d'être scénariste que dessinateur, en faite, c'est plus facile de s'en déclarer que de l'être réellement. Un  bon scénariste est une sorte de métier dans l'ombre, il n'expose que ses qualités "commerciales", et cache les autres qu'il devrait avoir, ou du moins, les met moins en exubérance, en même temps, comme je l'ai dis, être scénariste demande aussi des atout commerciaux, celui de vendre son histoire et de convaincre un publique et son collaborateur que l'histoire est bonne. Et dans les deux cas, la méthode de persuasion est différente car les relations le seront aussi.

Je m'explique, souvent quand on voit un aspirant scénariste sur ce forum, on voit le synopsis et les personnages qu'il veut faire partager. Afin de convaincre son lectorat que son concept d'histoire est révolutionnaire (huhu), il met en forme son idée sous une espèce de forme littéraire à la wiki. Il peut aussi ainsi mettre les thèmes qu'il veut aborder pour essayer de prendre par le sentiment. Mais malgré cela, et tout ses efforts afin de connaître les véritable atout de son scénario, ne manque t-il pas un petit plus ? Pour moi, il manque l'essentiel, et tout ce qu'il a mis là n'est encore que du superflue si il n'a pas mis le plus important.

Comme je l'ai déjà dis, je pense que un bon scénariste est avant tout un conteur, narrateur, avant d'être un inventeur et que finalement, l'invention d'une histoire et de ses personnages revient à être une activité secondaire du job de scénariste. Certain scénariste du cinéma américain ne sont pas célèbre pour avoir inventer des personnages ou une histoire, mais pour avoir réécrit à partir déjà de livre pré conçus, pré écrit, des scripts cinématographique efficace et captivant.

Je pense en particulier à Social Network de David Fincher (oui je m'éloigne du manga, mais je pense que le film est un exemple plus universel facilement adaptable à d'autre support), ce n'est pas pour rien qu'il a eut 21 récompenses pour un meilleur scénario et 24 nominations. Son scénariste, Aaron Sorkin, est considéré maintenant comme l'un des meilleurs scénaristes du monde.  

Mais alors pourquoi Aaron Sorkin a t-il mérité cette notoriété ? Si on regarde au premier abord, l'histoire de social Network, narre juste l'invention de facebook inspiré de divers essaie à ce sujet de divers auteurs américain dont le scénariste a juste repris les fait. La ou le scénario  de Social network est innovant, c'est sa gestion du rythme. Il raconte de manière effréné, à la manière d'une navigation de page web, l'histoire de facebook, mais pas au présent. Cette histoire est narrée à la manière de flash back, le présent se passant dans deux procès simultanée opposant le créateur de facebook à plusieurs personnes proclamant leur parenté à Facebook. Un triple parallèle narratif exceptionnel. C'est à partir de ce rythme que Sorkin a réussi à raconter une histoire compliquée et longue en une histoire fluide, captivante, et intemporelle.

J'en viens à mon idée principale sur l'idée que je me fais d'un bon scénario. Un bon conteur, narrateur, en somme, un bon scénariste, devrait se rapprocher plus de la profession de compositeur de musique que d'inventeur. Il doit composer son histoire dans le bon tempo, gérer sa structure narrative, prendre soin de choisir ses notes (personnages ou autres) et ne pas les mettre de n'importe quel manière, augmenter progressivement l'intensité de son histoire lorsque assez de notes ont déjà été joué pour laisser entrevoir le climax. A la manière de note trop longuement répétée pouvant devenir ennuyeuse, chaque phrase composée par un scénariste doit faire attention à être agréable, informative, mais pas trop longue de peur d'ennuyer, devant garder une fluidité ludique. Il doit aussi gérer sa part d'ombre et de suspense pour captiver son lecteur, de toute forme que ce soit.

D'ailleurs, ironiquement, lorsqu'un compositeur finit sa composition, seulement certains qui prendront le temps de l'imaginer pourront déceler un peu son potentiel, mais sa véritablement valeur ne se voit véritablement que quand on l'entend être joué. Il en est de même pour le scénariste, la véritable valeur de son histoire n'est perçut clairement que quand il est couplé avec son musicien, c'est à dire son graphisme, et sa musique si son scénario est destiné à l'audiovisuelle.

Que vaudrait Death note si tous ces personnages étaient révélés en même temps, eux ainsi que leur identité, leur ambition et leur histoire ? Light serait-il un personnage intéressant si il était directement mégalo avant d'être un lycéen désabusé ? Un exemple parmi tant d'autre. En faite, toute les histoires suivent cette même règle du rythme.

Quand on regarde une histoire d'une anime par exemple sur Wikipédia, on se spoil presque toute l'œuvre, mais le plaisir est tout de même quelque peu présent quand on regarde l'anime en question, pourquoi ? Car on veut voir au fond de nous même comment se gère la structure narrative et rythmique plutôt que de savoir la vérité sur l'histoire et ses personnages, qui revient inconsciemment pour le spectateur comme important, mais secondaire. On est plutôt intéressé par la manière de faire plutôt que sa composante propre et simple.

Outre sa capacité de gestion de rythme, le bon scénariste se doit aussi d'être fin stratège et manipulateur. Trouver un moyen original de suspendre le spectateur tout en ne le perdant pas, et convaincre, voir manipuler en privé ses collaborateurs de travailler avec lui, de différente manière selon les profils des gens. Mais tout cela est encore un domaine compliqué et complexe, sur plusieurs fronts, à l'extérieur et à l'intérieur de l'œuvre, que je n'évoquerai pas maintenant. Quant à comment exposé son rythme à un publique de manière écrite alors que cette notion est abstraite, il n'y a pas de méthode pré définie, mais je pense que c'est possible si bien présenté.

Pour conclure, la ou le dessinateur repose son talent sur un savoir faire technique et physique, l'art d'utiliser sa main, son observation et sa gestion visuelle, le scénariste doit avoir à la fois des compétence commercial, social, littéraire, psychologique, manipulatrice, cinématographique (étant lui qui fait les story board dans les mangas, il doit avoir connaissance des plans cinématographique afin de bien gérer la fluidité de son histoire) et la plupart du temps culturel, un bon exerce pour la tête qu'est ce métier, trop souvent à mon gout rabaissé à un terme banalisé sous estimé.

Le rythme est un concept évident dans le travail du scénariste.

S'ajoute à cela la notion d'ascenseur émotionnel. Ce que tu nommes rythmes est un ensemble de règle qu'on suit en partie selon qu'on veut donner un ton utopique ou cruel à l'histoire.

Exemple: Gantz, ou quand un personnage ce fait crever sans qu'on s'y attend: c'est violent, brutal, et comme on ne s'y est pas préparé, il crève sans qu'on puisse vraiment lui dire adieu, il est déjà mort avant qu'on s'en rende compte. Ce sentiment est identique dans la réalité, il est rare qu'on puisse accompagner quelqu'un dans ses derniers instants.

Détourner les codes du rythme est dés plus efficace, cf Alien, qui passe d'une histoire de 3 à 4 actes, le sentiment pressent que la fin est sensé être déjà arrivée. Cf AlienS avec son final autant stressant que tendu.

Enfin, oui, être scénariste est difficile. A mes yeux, dans le manga, l'idéal est qu'un scénariste doit pouvoir dessiner son oeuvre, pour lui donner vie comme il l'entend.